
La qualification assurée, l’équipe de Tunisie a un devoir de soigner sa copie et d’ouvrir des horizons prometteurs.
Ce ne sera pas un match sans enjeu ou pour la forme face à la Gambie. Certes, on est déjà qualifié à la CAN et les jeux sont faits après cette douloureuse victoire devant Madagascar, mais reste le leadership du groupe.
On a un petit point d’avance sur les Comores qui peuvent nous dépasser si on ne gagne pas ce soir et que notre adversaire gagne. Le leadership est-il pour autant si capital ?
Oui et pour deux raisons : d’abord pour le prestige de notre équipe nationale qui a plus de métier et un meilleur standing, et ensuite pour faire oublier les difficultés vécues pour se qualifier à la CAN et ainsi laisser une bonne dernière impression. Cette dernière impression est celle qui permettra d’être optimistes pour l’avenir, c’est-à-dire avant la suite des éliminatoires du mondial. Ceux qui disent que le match de la Gambie ne représente aucun enjeu et aucune incidence sur l’équipe nationale se trompent. Kaïs Yaâkoubi a intérêt à le savoir pour éviter un relâchement qui peut coûter cher. Car terminer sur un faux pas et perdre la première place aura un mauvais impact pour la suite du parcours mais, en revanche, assurer la première place et gagner permettra sûrement de repartir, en partie, sur de bonnes bases.
La défense, un souci majeur
Ce match contre la Gambie comptera sur le plan de la défense. C’est ce secteur du jeu qui nous paraît le plus instable et le plus discutable depuis le début des éliminatoires de la CAN. A part le premier match gagné in extremis face à Madagascar (1-0), l’équipe de Tunisie a encaissé des buts dans les quatre autres matches, soit 5 buts en 4 matches, un taux élevé pour une équipe qui veut aller loin. Les raisons ? Il y a les erreurs fatales de Amanallah Memmiche qui traverse une mauvaise passe et dont les ratages deviennent gênants. Le jeune gardien international a perdu sa place au profit de Dahmane qui a plus d’expérience et de sobriété. Mais cette fébrilité défensive, qu’on a constatée depuis que Faouzi Benzarti a débarqué, n’est pas seulement la faute à Memmiche.
On a vu également que le côté droit a été une passoire, Bouchniba puis Kechrida n’ont pas réussi à donner l’assurance qu’il faut. Un autre joueur est, à notre avis, en plein doute et ses prestations sont des plus moyennes, c’est Meriah. Le capitaine de l’équipe nationale n’est plus aussi solide et perspicace qu’auparavant. On l’a remarqué depuis le second match avec du retard dans le repli et beaucoup de duels perdus. Meriah a perdu beaucoup de son abattage et son bon timing dans les interventions. Il a même causé le second but contre Madagascar avec son mauvais placement. Cette défense qui prend de l’eau, c’est aussi parce que Skhiri et Laidouni, jadis deux joueurs intraitables et costauds face aux milieux adverses, sont aujourd’hui transparents, incapables de blinder l’entrejeu. On les a vus face à Madagascar en retard sur tous les duels, laissant la défense découverte et sans la moindre protection. A chaque accélération de nos adversaires, on a bien vu que nos milieux étaient souvent en retard par rapport au porteur de la balle. Tout ça donne une importance particulière à l’explication de ce soir. Il faudra, au moins, qu’on garde un souvenir d’une défense qui s’est réveillée au moment de terminer les éliminatoires de la CAN. Ceci avant les choses plus sérieuses, c’est-à-dire la qualification au Mondial.